10 janv. 2003

oui, je vais refaire caca.
POUR EN FINIR BIENTOT : DRAFT, suite
le dire du caca est toujours satisfait. dès lors pourquoi s'en priver. c'est que nous sommes impropres à la satisfaction. qui toujours insatisfait. allons vers cette insatisfaction.
POUR EN FINIR BIENTOT : DRAFT, suite
pour le dire simplement, rapidement, au delà du caca, c'est l'autre corps, quand cet autre corps pénètre dans le champ du mien, fût-ce de sa voix.
l'écriture permet de rentrer dans ces champs de l'autre corps sans s'y mouiller.
bon, voilà, j'ai de nouveau fait caca. quoi en diiiire? j'ai dû un tout petit peu pousser. ça a un tout petit peu splitché sur éclaboussé la lunette, une toute petite goutte, bien centrée sur son bord. il y avait l'odeur aussi. nous n'en n'avions pas encore parlé. ça sent plus quand on fume ou quand on boit. ça ne sent pas toujours de la même façon. parfois ça ne sent pas. et sa propre odeur est toujours mieux supportée que celle d'un odeur autre. on dit que les mères aiment l'odeur du caca de leurs enfants. enfin, il me semble que j'ai entendu dire ça.
j'ai rajouté dans la salle de bain une bombe qui élimine les odeurs. j'utilisais ça avant, pendant tout un temps. "les gens" l'utilisaient aussi. "les gens" qui venaient chez moi et qui faisaient caca (déjà fallait-il qu'il soit suffisamment intimes, on ne fait pas caca comme ça chez n'importe qui, ça inhibe même plutôt que d'être chez un étranger pour faire caca). je me souviens de A., son cri, son rire, comment elle a rué hors de la salle de bain en faisant des "hi hi" et des "ha ha". je lui ai demandé quoi. elle m'a dit "rien, rien, rien, hi hi..." j'ai été à la salle de bain à mon tour. c'était le matin, le moment de la toilette, après elle, moi. et je me suis rendu compte qu'elle avait utilisé la bombe. que ça sentait abondamment "le vert". et j'ai pensé que c'était ça, son cri, son rire gêné.

aujourd'hui, j'étais à peine relevée, que je me suis rendu compte qu'à nouveau, peut-être, je pourrais bien refaire caca. mais je ne l'ai pas fait. tout ça prend du tout, l'air de rien.

8 janv. 2003

POUR EN FINIR BIENTOT : DRAFT
oui, bon, voilà, j'ai fait caca. je n'en m'en suis rendu compte qu'au bout d'un moment.
un moment ? quel moment? rendu compte que?
oui, après avoir entendu le bruit, peut-être, le plouf

on peut écrire n'importe quoi. OUI. tout indique qu'on puisse. qu'on sache écrire sur n'importe quoi. NON.

le nombre de choses qu'on fait inconsciemment. je me suis dirigée vers les toilettes, pris un livre au passage, j'étais installée, je feuilletais, et tout d'un coup je me suis rendu compte que 'j'avais fait caca' , déposer le livre, essuyer.
se lever, hésiter à reprendre le livre. le reprendre, s'en aller.

mais que n'importe quoi puisse être publié sur internet. OUI.
qu'on soit tenté de vouloir passionner les foules avec son n'importe quoi. OUI.
qu'on y arrive, NON.

écrire sur le caca qu'on a fait ne serait jamais que le paradigme de la limite vite atteinte à l'intérieur du fantasme du tout écrit.

que le n'importe quoi consiste souvent en cela qui d'ordinaire s'absente du discours courant, OUI.
que l'on tienne justement à ce n'importe quoi dans la mesure où il reste non-dit, OUI.

que l'on puisse aller beaucoup plus loin que le caca, RAREMENT.

que le n'importe quoi vaille la peine d'être publié, OUI. qu'on puisse le faire sans connaissance de cause, NON.
qu'on puisse le faire sans connaissance de la limite, NON.

il n'y a pas de limite au besoin sinon au point du besoin de la limite.
passée la limite, on n'est plus dans le besoin, on est ailleurs. un ailleurs RAREMENT en passe d'être écrit. que l'écriture de cet au-delà trouve ses racines dans le n'importe quoi du besoin, OUI. qu'il s'en satisfasse ou s'y voie achevé, JAMAIS.

ainsi que le caca soit racine de cela qui pourrait venir à dire son au-delà même, l'au-delà du besoin, c'est uniquement dans la mesure où il est un des noms de la perte qui affecte le vivant, l'une de ses signatures. si tu chies c'est que tu vis. or c'est cette vie même qui est perdue, qui se perd. cette perte qui affecte le corps, qui le signe comme appartenant au cycle de la vie, lequel n'est pas sans déchets, le signe comme mortel.

dire son caca pourrait être une façon de se dire mortel, de dire sa mortitude. une façon aussi de dire l'inénarrable de cet "être-mortel".

pour autant peut-on s'en tenir, satisfait, à ce dire du caca? à ce dire satisfait du caca? NON. le caca est affaire privée. passée ici au public, parce que le privé voudrait toujours tendre à passer au public. le devrait. et plus particulièrement ce qui du privé ne fonctionne pas. or, on l'a bien vu ici, le caca fonctionne parfaitement bien. tant qu'on s'en tient au caca, au besoin, ça tourne parfaitement bien. c'est à sortir de ce tour, de ce circuit, que ça se met à coincer, au point de toujours être tenté de retrouver l'être du besoin, le corps dans sa solitude.
So we did talk and
moi aussi, j'ai pensé à nous: on est déjà le 8 Janvier 2003.
BULLSHIT.

Le sujet, comme tout sujet, est inépuisable.
On a déjà des centaines de visiteurs, on aura bientôt un article quelque part.
On aura bientôt des sites inspirés de celui-ci (lui même inspiré de tous les autres weblogs).
On aura tout.

OUI J'AI FAIT CACA!
OUI J'AI FAIT CACA!

OUI J'AI FAIT CACA!

Et alors, pas vous ?

7 janv. 2003

pardon. à la vérité, j'oublie. j'oublie d'écrire ici.
il y a quelques heures, alors que je raccrochais le téléphone, je me suis entendu dire : "je dois faire caca" et je me suis souvenue de cet endroit. je me suis dirigée vers la salle de bain en pensant qu'il y ferait froid et à ce que j'allais pouvoir écrire ici en en sortant, j'ai oublié.
à la vérité aussi, j'ai été malade. à la vérité aussi, peut-être que ceci ne m'amuse plus. quelque part j'ai lu :
   "The best web projects are trivial, anal and
   almost autistic in their attention to detail.
   This is all three."
ça m'a fait penser à nous. web projects...
we must talk.
Vous ne faites plus caca; cela m'inquiète.
Moi je fais caca, j'allais dire tous les jours mais en me relisant je m'aperçois que ce n'est pas vrai.
Or la vérité nous importe, ici plus qu'ailleurs. J'ai encore fait caca.

6 janv. 2003

Dérèglements.

5 janv. 2003

Il m'a fallu deux jours pour faire ce caca, et puis quand j'ai regardé il avait filé directement dans le trou. Une chose qui arrive bien plus souvent qu'on ne croit.